« Jusqu’où aller dans la transparence avec mes équipes ? »

Articles & Interviews, Presse

17 mars 2014 – Supplément Business des Echos. Page 8

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

La réponse d’Éléna Fourès, expert en leadership et multiculturalité, du cabinet IDEM PER IDEM.

L’information est un attribut de pouvoir et une denrée stratégique. Selon Benjamin Disraeli, celui qui est le mieux informé, «rencontre le plus de succès dans la vie ». Par conséquent, être transparent(e) avec son équipe et partager l’information, est souvent ressenti comme dangereux, voire comme un risque de perte de pouvoir.
Est-ce le propre des gouvernants des régimes totalitaires que de distribuer l’information au compte-gouttes, strictement selon le grade de chacun ? Dans l’ex-Urss il existait plusieurs niveaux d’«autorisation d’accès » à l’information. Les bonzes communistes lisaient la presse occidentale traduite, les apparatchiks se contentaient de la presse des pays socialistes, le peuple lisait la Pravda.

La langue de bois dans l’entreprise française a fleuri depuis un quart de siècle et les valeurs proclamées sont souvent contredites par le fait que les employés ont connaissance d’un changement hiérarchique ou des faits importants survenus dans l’entreprise par la presse. Bill Gates a beau clamer que «Les gagnants seront ceux qui restructurent la manière dont l’information circule dans leur entreprise», la rétention et le blocage de l’information est une pratique quotidienne. Le leader inspirant qui porte le sens doit se poser la question comment il informe ses équipes en temps réel.

A FAIRE A NE PAS FAIRE
01/ Dire la vérité
Toujours. Quelle qu’elle soit, ou alors dites « je ne suis pas autorisé(e) à en parler » ; considérez la transparence comme un atout de votre leadership.02/ Différer la communication
Si l’information ne peut être dévoilée, dites que vous travaillez sur un sujet sensible et/ou confidentiel et que vous informerez l’équipe dès que possible, et avant… la presse.

03/ Communiquez de façon personnelle,
le plus souvent possible, lors des réunions en équipe et entretiens individuels, sur les sujets tant stratégiques qu’opérationnels.

04/ Osez « radio moquette » si besoin
Identifiez ses acteurs et confiez- leur que « c’est hautement confidentiel » : l’information se diffusera en un temps record !

01/ Jouer le mystère…
…et cacher l’ information : vous risquez alors d’attiser la curiosité malsaine et la méfiance.02/ Feindre d’être au courant
…vous ne serez alors pas respecte(é) par votre équipe.

03/ Désinformer
La non-transparence n’est pas un mal nécessaire, sauf de façon ponctuelle pendant les phases critiques.

04/ Laisser trainer les brouillons
de documents liés au sujet confidentiel dans la poubelle. Il est indispensable d’utiliser le destructeur des documents.

05/ Partager les informations sensibles
avec des proches en dehors de l’entreprise. Ou bien encore autoriser l’assistante à ouvrir les courriers qui vous sont adressés portant pourtant la mention « confidentiel ».

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