« Mon binôme professionnel m’est hostile… »

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11 février 2013 – Les Echos. Page 34.

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

Non seulement votre binôme professionnel vous est hostile mais en plus il joue, dites-vous, les victimes en public! C’est un jeu cruel, celui du chat et de la souris, qui vous surprend et contrarie vos valeurs. Mais, par cette réaction de « souris », vous lui donnez, hélas, le pouvoir sur vous. Retirez-le lui immédiatement, car cela vous déstabilise. Pour mettre un terme à cette situation, la clef magique consiste à prendre une autre posture, celle qui relève non plus de votre « personne » mais de votre « fonction » dans le Triangle Identitaire™(personne, expert, fonction).

Acceptez l’idée que si votre binôme se comporte ainsi, cela prouve que vous êtes bien coté(e) dans l’entreprise puisque’ il vous voit comme un(e) rival(e). Ensuite, adoptez la devise des commandos : «quoi qu’il arrive, je ferai de mon mieux ». Enfin, prévoyez tout, y compris que le jeu risque d’empirer. Anticiper permet de faire face en restant alerte et agile, sinon, vous serez chaque fois désagréablement surpris(e) et perdrez du temps à réagir et à vous lamenter intérieurement («Quel pervers, je ne m’y attendais pas! »)

Vos réactions ne doivent plus être prévisibles et vous ne devez plus vous poser comme quelqu’un avec qui il est facile de jouer. Faites exactement le contraire de ce que votre binôme attend de vous. Par exemple, mettez-le en valeur devant les autres.

Il est capital de vous confronter à lui. Demandez-lui des explications de façon claire et directe : « Il faut que l‘on se parle. Ton attitude envers moi…» S’il nie, ou esquive, écrivez-lui un mail factuel, en l’intitulant «suite à l’échec de l’explication en face-à-face » et demandez lui de cesser son double jeu. Parallèlement, informez votre patron de la situation en insistant que vous allez vous en sortir tout(e) seul(e).

N’oubliez pas : on n’attaque que des faibles, donc montrez lui votre force. Faites peur, mais ne soyez jamais agressif(ve). Un jeune manager agressé en permanence « entre quat’z’yeux » par son collègue plus âgé, qui jouait le mentor bienveillant en public, a un jour relaté publiquement sa dernière remarque méchante pour en souligner la richesse du style, ce qui a ensuite poussé ce supérieur hiérarchique à changer d’attitude.

Je parie que vous trouverez ce nouveau jeu – de votre « empowerment » – fort amusant.

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