« Mécontent(e), je veux néanmoins partir avec panache… »

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17 juin 2013 – Les Echos. Page 39.

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

Partir parce que l’entreprise ne veut plus de vous est toujours mourir un peu, voire beaucoup. Aussi fâcheux que ce soit, cela n’empêche toutefois pas de le faire avec panache. Un ornement en plumes ne donne-t-il pas fière allure en toutes circonstances? «Le succès n’est pas définitif. L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte », disait Winston Churchill. La règle numéro un de tout bon joueur, quel que soit le jeu, est d’apprendre à perdre avec panache.
Partir avec panache permet en effet de préserver la dignité de celui qui va quitter le « terrain de jeu » collectif.

Laisser une trace positive

Mais, pour réussir votre départ, il vous faut départager les réactions de deux côtés de votre Triangle Identitaire™ : plus votre côté Personne souffre d’humiliation, plus il vous faudra affirmer votre panache côté Fonction. Car l’objectif à moyen terme est de laisser une trace pérenne positive dans la mémoire des acteurs influents de l’entreprise. Une trace – à l’image du soleil qu’on garde sur la rétine après avoir fermé les yeux – qui doit idéalement être celle d’un cadre qui, prié de partir, a réussi à bluffer tout le monde, y compris ses détracteurs.

N’oubliez pas de commenter votre attitude, jugée déconcertante par d’autres. Et gardez en tête que le monde est petit, que la vie réserve bien des surprises et que les situations se retournent.
Je me rappelle une femme directeur administratif et financier, priée de partir en raison d’une incompatibilité relationnelle avec un pair influent. Décidée à «partir en beauté », elle avait organisé un cocktail de départ auquel son patron, inquiet, s’était rendu pour non seulement tenir un discours élogieux mais aussi lui offrir un cadeau. Réaction des collaborateurs : «Nathalie, c’est donc vous qui avez décidé de partir ? » Et elle de rétorquer : «Pas du tout, je suis licenciée». Son panache inouï a provoqué une nouvelle question d’un pair : « Mais… vous êtes sous Prozac ?! ». Elle lui a répondu : « La mort ne surprend point le sage : il est toujours prêt à partir.» Une citation tirée de la fable « La Mort et le mourant » de Jean de la Fontaine, pour une sortie en beauté, en effet.

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