L’énergie vitale, un capital à gérer

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La chronique d’Éléna et Diane Fourès, experts en leadership et multi culturalité, fondatrice et dirigeante du cabinet IDEM PER IDEM.

Le retour au présentiel, après presque 2 ans de travail à distance, a été pour certains un véritable choc. Le travail chez soi, à son rythme, sans transports, sans les collègues, nous a habitué à une gestion de notre énergie complètement différente de notre quotidien pré-covid. Résultat, le stress nous épuise beaucoup plus vite qu’auparavant. Ce phénomène est aggravé par le fait que la crise sanitaire nous a tous éprouvés en énergie, et que la pression pour «compenser» et «revenir à la normale» est très forte. En fait, plus la situation contextuelle Covid dure, et plus la jauge maximale de notre cuve à énergie vitale risque de descendre : «Le temps emporte tout, l’énergie comme le reste.» (Virgile).

La bonne gestion du capital énergétique est fondamentale pour vous et pour votre équipe, afin de créer une dynamique de travail efficace, équilibrer les excédents et déficits éventuels, et surtout détecter les signaux faibles de «burn-out», dont le nombre explose actuellement !

Le capital d’énergie vitale varie d’une personne à l’autre, mais globalement, dans l’enfance, nous sommes tous naturellement énergiques, à tel point que nous «épuisons» nos parents. La «bonne éducation» consiste essentiellement à encadrer et à contrarier cette «fontaine d’énergie» enfantine. Comme je l’ai expliqué dans ma chronique sur la souveraineté émotionnelle, c’est la faculté de passer rapidement d’un état interne à l’autre (joie/peur/tristesse/rire) qui les recharge, là où les adultes se «coincent» dans les états internes négatifs. Mais c’est surtout la capacité des enfants à rêver et à projeter leurs passions vers l’extérieur qui les rend inépuisables, sorte de réciproque à la citation de William Blake «L’énergie est la joie éternelle». Il en découle une règle fondamentale : Toutes les émotions positives génèrent de l’énergie.

Par conséquent, la première étape pour pouvoir gérer vos niveaux d’énergie et ceux de votre équipe est de comprendre leurs moteurs. Quels sont les éléments tangibles qui génèrent des émotions positives chez vous et vos collaborateurs ? Est-ce-que ce sont les interactions sociales (le présentiel est alors souvent préféré aux interactions digitales), des tâches ou gestes spécifiques (reconnaissance, analyse de chiffres…), des résultats ou objectifs communs ou individuels ?

Ensuite, vous devez identifier ce et ceux qui, dans votre environnement professionnel, coûtent de l’énergie. Pour cela réalisez un audit de votre cuve énergétique ou de celle de vos collaborateurs durant une semaine. Cet exercice vous permettra de préciser le tableau des moteurs qui renouvellent l’énergie vitale, et surtout de mettre en lumière des pistes pour équilibrer cette dernière.

Enfin, déterminez vos modes de fonctionnement énergétique ainsi que ceux de votre équipe. Il en existe deux grandes catégories : les «intra-sourcés» qui se régénèrent en interne de manière autonome, et les «extra-sourcés» qui ont besoin de puiser l’énergie chez les autres (et qui peuvent «coûter» au quotidien). Vous pourrez alors établir des stratégies durables pour «nourrir» ceux qui en ont besoin sans épuiser les ressources à votre disposition.

Pour conclure, je dirais que toute réussite post restrictions Covid dépendra de la capacité des Leaders à gérer le capital d’énergie à leur disposition, car «l’échec provient plus souvent d’un manque d’énergie que d’un manque d’argent.» (Daniel Webster).

À FAIRE

Faire un audit énergétique
Durant une semaine ou un mois, notez les niveaux d’énergie à intervalles réguliers chez vous ou votre équipe : heures fixes, avant et après les réunions etc. Analysez les résultats pour établir votre «algorithme énergétique».

 

Identifier les ressources
Utilisez votre connaissance de votre algorithme énergétique et de ceux de vos collaborateurs pour identifier ce et ceux qui créent de l’énergie. Vous pourrez alors mobiliser ces ressources à votre avantage et vous appuyer sur elles en cas de besoin.

 

Veiller à l’équilibre
Tout est question de mesure. Optimisez votre algorithme énergétique en équilibrant la création d’énergie tant en mode intra-sourcé qu’en extra-sourcé. Ainsi vous pourrez nourrir les autres et vous ressourcer sans jamais épuiser personne, y compris vous-mêmes.

 

A EVITER

Les « vampires » énergétiques
Ils sont facilement reconnaissables avec leur attitude négative, leur expression favorite «Et si…» et leur tendance à jouer les oiseaux de mauvais augure.   Protégez-vous de ces personnes en cadrant toute l’interaction en «Fonction» et en la réduisant au minimum.

 

Être trop « extra-sourcé(e) »
Vous risquez d’être soumis(e) à la disposition des autres à vous «nourrir» ou non. Cultivez un «moteur de secours» interne qui produit des émotions positives pour vous recharger. Vous verrez que «L’énergie produit l’énergie. C’est en se dépensant soi-même que l’on devient riche.» (Sarah Bernhardt).
 

Gaspiller votre capital d’énergie
Notre énergie, aussi pléthorique soit elle, n’est pas infinie, ni même une garantie. Définissez des seuils de dépense quotidien, comme avec une carte bleue ainsi que des seuils d’alerte. Cela vous protégera et vous fera réfléchir à deux fois avant d’investir…