J’avance masqué(e), en permanence autocontrôlé(e)…

27 octobre 2014 – Supplément Business des Echos. Page 8

LA CHRONIQUE de Éléna Fourès,

Les conseils d’Éléna Fourès, expert en leadership et multiculturalité, du cabinet IDEM PER IDEM.

Interface entre vous et le monde, le masque cache votre être intérieur en affichant un être extérieur factice. Censé vous protéger dans certaines circonstances, il vous autorise des comportements en décalage avec votre être intérieur. Porté en permanence, ce masque devient carapace, mais alors qu’il a pour rôle de tromper les autres, il finit par vous berner vous aussi. Et par se transformer en prison intérieure.
Plus le décalage est grand entre l’être affiché et l’être intérieur, plus il consomme votre énergie et vous enferme. L’autocontrôle est-il la meilleure stratégie? Qu’y a t-il derrière votre masque ? Une peur de vous-même, une crainte d’être mal jugé(e) par les autres ? Les « virus mentaux » qui sous-tendent la stratégie du masque relèvent de trois croyances limitantes : 1) Vous pensez, en vous montrant tel(le) que vous êtes, que vous serez mal jugé(e). 2) Vous vous jaugez à l’aune d’une formule de type « Je ne suis pas OK ». 3) Vous considérez l’espace de travail comme un territoire hostile, d’où le besoin de vous protéger. Erreur : une telle attitude risque d’aviver la curiosité de ceux qui voudraient vous « tester ».
Pourquoi n’ôteriez-vous pas votre masque, de temps à autre, pour laisser « respirer » votre être intérieur comprimé ? Mais, au préalable, veillez à penser à la langouste qui se liquéfie si on perce un trou dans sa carapace. Ne basculez pas dans l’excès inverse !